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Dans les coulisses d’un album
Sylvestre s’en va-t-en guerre de Stéphane Henrich
 
« Pour Félix… et la croix de guerre à Isabel pour avoir sauvé cette histoire et son auteur du trou où ils s’étaient enlisés. » Quoique un peu mystérieuse, cette dédicace résume bien les péripéties vécues par Stéphane Henrich, l’auteur de Sylvestre s’en va-t-en guerre. Qui oserait penser que l’écriture d’un livre est une ligne droite ! Bien que passionné par cette période, pas facile d’aborder un sujet aussi terrible.
En plus d’une éditrice bienveillante qui « ne l’a pas lâché », Stéphane s’est imaginé un allié ailé : Sylvestre, un pigeon voyageur à la retraite, enrôlé un peu malgré lui dans une aventure à laquelle il ne comprend pas grand-chose. « Je ne crains pas d’aborder une réalité difficile dans mes histoires », explique l’illustrateur qui s’est déjà frotté entre autres à la précarité ou aux animaux de boucherie dans de précédents albums parus chez Kaléidoscope*. Et de poursuivre : « Sylvestre symbolise l’innocence malmenée par la dureté de la guerre. »
Choisir de raconter la grande histoire à travers le regard de ce petit être, c’était aussi une manière de remettre en lumière l’incroyable rôle des animaux pendant le premier conflit mondial. Difficile à comprendre aujourd’hui avec toutes les technologies d’information et de communication dont nous disposons ! 20 000 pigeons voyageurs ont été tués entre 1914 et 1918 sur le front français. Sylvestre, lui, revient sain et sauf et raconte la vie dans les tranchées. Salutaire en cette période de commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale. * Moi, Berlioz chien de la cloche (2010) Au cochon d’Émile (2012).
 
  
Interview à deux voix pour album à quatre mains
« La Lapindicite est un livre médicament. »
Avec Arnaud Nebbache et Christine Naumann-Villemin, auteurs de La Lapindicite.
 
Comment vous est venue l’histoire d’Ignace et de ses maux de ventre ?
Christine Naumann-Villemin : Enfant, je me souviens de cette boule qui grandissait dans mon ventre lorsqu’avec ma sœur nous nous rendions à notre cours de natation. Quelle épreuve ! J’ai voulu écrire un livre sur la somatisation, sur ces petits bobos qui nous envahissent et nous gâchent la vie. L’important, c’est de faire comprendre aux enfants qu’ils peuvent parler de ce qui leur fait peur. Mettre des mots sur son angoisse représente un premier pas pour s’en sortir. La Lapindicite est une sorte de livre médicament.
 
Arnaud, quel sentiment avez-vous eu à la première lecture de ce texte ?
Arnaud Nebbache : Le thème du harcèlement, incarné par le personnage d’Hannibal, le racketteur, a attiré mon attention. J’ai rapidement vu qu’il pourrait donner matière à une composition très contrastée. Entre la douceur de l’environnement familial d’Ignace et la violence du milieu scolaire incarné par ce lapin agressif.
 
Comment avez-vous travaillé ensemble ?
C.N.V. : Isabel [Finkenstaedt] a fait le lien entre Arnaud et moi. Je lui ai proposé un texte et elle s’est chargée de trouver un illustrateur. Selon les ouvrages, nous procédons ainsi. Parfois elle me demande de lui suggérer quelqu’un avec qui j’aimerais collaborer et parfois elle provoque la rencontre entre deux sensibilités.
 
A.N. : C’est ma première collaboration avec Kaléidoscope. J’ai réagi assez vite après la lecture du texte, en envoyant une sorte de déroulé du livre avec des crayonnés des différentes scènes. Puis nous avons beaucoup échangé. Le travail d’un illustrateur est d’abord solitaire. Cette manière d’avancer ensemble avec une éditrice est très nouvelle pour moi et m’a beaucoup apporté.
 
Et vous, Christine, qu’avez-vous ressenti quand vous avez découvert le travail d’Arnaud ?
C.N.V. : La plupart du temps je travaille avec la même illustratrice, Marianne Barcilon, nous sommes très complices. Mais c’est toujours intéressant de sortir un peu de son cocon. Pour moi, c’est un peu comme passer Noël dans la maison familiale et puis s’envoler pour Bangkok pour les fêtes de fin d’année ! Une sorte de plongeon dans l’inconnu teinté d’un peu d’appréhension mais très dépaysant.
 
Parlez-nous enfin de cet étonnant terme « lapindicite », à la frontière entre le jeu de mots et le mot d’enfant ? C’est vous, Christine, qui l’avez inventé ?
C.N.V. : Dès qu’il s’est imposé, il m’a suffi de tirer le fil et le livre est venu.
A.N. : De mon côté, j’ai tout de suite accroché sur cette « lapindicite ». Cela donne le ton : on aborde un sujet grave, mais d’une manière un peu légère. Je souscris aussi au recours aux animaux pour installer un peu de distance. Il aurait été plus difficile de raconter la même histoire à de jeunes lecteurs en mettant en scène de vrais enfants.
  

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