Lire la suite – Newsletter août 2018
Il est bientôt temps de sortir les cartables et de se préparer à retourner en classe. La rentrée demeure une étape importante dans la vie des enfants et de leurs parents, qu’ils franchissent les portes de l’école pour la première fois ou qu’ils soient rodés à l’exercice. La nouvelle institutrice ou le nouvel instituteur seront-ils sévères ? Les autres enfants seront-ils accueillants ? Je suis nouveau ou nouvelle dans cette école, comment trouver ma place ? Mon enfant va-t-il se faire des copains ? Autant de questions qui trottent dans la tête à la fin des vacances. Pour aborder ce moment plus sereinement, voici quelques albums qui parlent d’école, d’amitié et de complicité.
La voiture est en panne et Isidore est obligé d’aller à l’école à pied. Il est pourtant habitué à ce que sa maman l’accompagne et le dépose juste devant les grilles. Contraint et forcé, il prend le chemin de l’école en compagnie des autres enfants du quartier. Tous chantonnent : « Un kilomètre à pied, ça use, ça use… » On ne fait pas mieux pour se motiver. Et si finalement Isidore prenait goût à marcher pendant des kilomètres… Maman risque d’être surprise !
Un nouveau vient d’arriver à l’école. Il est couvert de piques, il se roule en boule, il fait de drôles de bruits en mangeant. Bref, il est TROP bizarre. Évidemment, les enfants ne lui réservent pas un très bon accueil. Tandis qu’ils jouent au ballon, Hérisson reste seul dans son coin. Et quand un jour la barre de chocolat de l’un d’eux disparaît, Hérisson est le coupable tout désigné. Très vite, la rumeur enfle dans la cour de l’école. Et si Hérisson n’était pas un voleur ? Et si les enfants s’étaient trompés ?
C’est le premier jour d’école et Sophie n’est pas très rassurée. Elle se sent un peu effrayée par ses nouveaux camarades de classe très à l’aise pour sympathiser avec les autres. Elle a beau être accompagnée de ses deux fidèles amies courges, Béa et Bonnie, elle a du mal à se fondre dans ce groupe bruyant et facétieux. L’un des enfants cherche à gagner l’amitié de Sophie, mais il s’y prend mal. Force-t-on quelqu’un à devenir votre ami ? Ne doit-on pas laisser la patience et le temps faire leur travail ? Stephen va le comprendre grâce à Sophie.
« La fille en bleu, Manon l’a repérée le matin de la rentrée parmi tous ces nouveaux visages un peu inquiets, comme égarés. Son air lui est étrangement familier : elle est trait pour trait l’amie dont elle a toujours rêvé. » Coup de foudre amical pour Manon qui entreprend d’attirer coûte que coûte l’attention de la mystérieuse fille en bleu. Mais l’attirance ne semble pas réciproque. Alors que Manon redouble de gestes prévenants, la fillette se montre de plus en plus distante et indifférente. Las, les rêves d’amitié de Manon tournent court… Comment allumer la flamme de l’amitié ? Comment se remettre d’une désillusion amicale ?
Pas très rassuré le nouvel élève le jour de la rentrée des classes. Il faut dire que c’est un tout petit minuscule riquiqui petiot titi crocodile ! En plus d’être tout petit, il a tout à découvrir : jouer, dessiner, manger proprement. Pleins de bonne volonté, les autres enfants entreprennent de lui montrer tous ces gestes familiers. Et petit crocodile se révèle être un très bon élève car il ne demande que ça : apprendre ! Mais en grandissant, va-t-il rester celui que les enfants ont aimé prendre sous leurs ailes ou devenir un grand crocodile un peu inquiétant ?
Claudine Colozzi
Août 2018
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Coulisses d’un album : Mlle Nelson a disparu ! de Harry Allard et James Marshall
Quels garnements, les élèves de la douce Mlle Nelson ! Impossible de les faire taire, de leur demander de se concentrer sur leurs devoirs ou d’être attentifs durant le temps de lecture. Mais un matin, leur gentille institutrice manque à l’appel… Après un moment de joie, les écoliers ont tôt fait de déchanter. Mlle Viola Bourbe, la sinistre remplaçante à la robe noire et au nez crochu, ressemble trait pour trait à une sorcière et entend bien remettre de l’ordre dans cette classe agitée. Et les enfants de s’inquiéter de la disparition de leur regrettée maîtresse.
Sorti en 1977 aux États-Unis, Mlle Nelson n’a rien perdu de son charme, aujourd’hui délicieusement vintage. Histoire intemporelle sur des gosses impertinents qui préfèrent chahuter au lieu d’étudier, Mlle Nelson a disparu ! distille un message d’une grande subtilité par-delà l’apparente farce. James Marshall n’a pas son pareil pour croquer les enfants dans toute leur vivacité et pour tourner en ridicule certains adultes comme le grotesque détective Mac Smog.
L’idée de Mlle Nelson aurait été soufflée à James Marshall par son ami Harry Allard, l’auteur du texte. Il l’aurait appelé au milieu de la nuit en lui disant « Mlle Nelson a disparu ! » et aurait ensuite raccroché ! Cette phrase mystérieuse a titillé l’imagination de l’illustrateur qui s’est précipité sur ses carnets de croquis.
Originaire du Texas, James Marshall, décédé à seulement 50 ans en 1992, est un grand auteur d’albums pour la jeunesse. Très jeune, il s’est passionné pour la musique classique et se destinait à une carrière de musicien après des études d’alto (viola en anglais, d’où le nom de la méchante institutrice Viola Bourbe !) au Conservatoire de Boston. Mais à la suite d’un accident à la main, il a changé d’orientation professionnelle pour se consacrer au dessin de presse, puis à la littérature jeunesse. Auteur prolifique, il a laissé une œuvre très conséquente peu traduite en France. Grâce à Isabel Finkenstaedt, qui a publié il y a quelques années des versions détournées du Petit Chaperon rouge et des Trois Petits Cochons (aujourd’hui épuisées), on redécouvre son travail dans cet ouvrage traversé de petits clins d’œil désopilants. Comme tout bon album jeunesse, derrière l’irrévérence se cache aussi une réflexion profonde sur les relations enseignants-élèves qui fournira, à n’en pas douter, un très bon support de discussion dans les classes.
Claudine Colozzi
Août 2018