Interview d’une auteure-illustratrice :
Caroline Pistinier
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Fidèle compagne de route des Éditions Kaléidoscope, Caroline Pistinier imagine des albums pour la jeunesse depuis presque trente ans. Son nouvel ouvrage, La Prophétie de Dysplasia, revêt une dimension particulière. Il aborde la maladie génétique rare, la fibrodysplasie ossifiante progressive, dont sa fille Jeanne, âgée de 33 ans, est atteinte.
Comment avez-vous eu l’idée de ce nouvel album, La Prophétie de Dysplasia ?
Caroline Pistinier : Ce livre, je le porte depuis très longtemps, mais je ne parvenais pas à concrétiser mon intention de départ. Ma plus jeune fille Jeanne est atteinte d’une maladie génétique rare, la fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP)*, plus connue sous le nom de « maladie de l’homme de pierre ». Je voulais en parler à travers un album. La rencontre avec Marie-Emmeline Lagoutte, présidente de l’association FOP France, lors d’un symposium, a achevé de me convaincre. Elle m’a encouragée à écrire cet album pour les enfants souffrant de cette maladie.
Comment avez-vous procédé ?
C.P. : J’ai écrit l’histoire quasiment d’un seul jet, puis j’ai commencé à dessiner. Ma fille, qui est graphiste (NDLR : très handicapée, Jeanne conserve la mobilité de sa main droite), m’a donné des conseils sur les postures de Princesse, ma jeune héroïne, celles qui étaient crédibles ou non par rapport à la maladie. Elle a été ma première lectrice.
Pourquoi avoir choisi de l’écrire sous la forme d’un conte ?
C.P. : Je ne voulais pas que le handicap soit au centre, seulement qu’il soit un élément de l’histoire. Le conte m’a semblé un bon vecteur pour essayer de toucher au-delà du cercle très restreint des malades et de leurs familles.
* La fibrodysplasie ossifiante progressive entraîne une ossification progressive des muscles squelettiques et tendons les rattachant aux os. La personne est comme statufiée vivante ; emprisonnée dans un second squelette. Cette maladie orpheline concerne 89 cas en France aujourd’hui. À ce jour, il n’existe aucun traitement.
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Dans les coulisses d’un album : Mon petit pot de colle
de Christine Naumann-Villemin et Juliette Lagrange
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Tout le monde a en tête l’image d’un bébé koala agrippé au dos de sa maman. Ils sont comme ça, ces petits marsupiaux australiens : un peu pot de colle ! Josette joue dans cette catégorie, mais c’est sa grande sœur qu’elle ne lâche pas d’une semelle. Jacqueline, elle, aimerait bien se débarrasser de cette envahissante. Mais rien à faire : la petite ne peut pas se séparer de son aînée qui parfois aspire à un peu de solitude et de tranquillité. Entre tendresse et rivalité, les relations entre sœurs sont parfois conflictuelles. Mais qui a la chance d’avoir une sœur sait très bien combien cette affection est précieuse. Jacqueline va l’apprendre à ses dépens…
« Quand j’ai reçu le texte de Christine, cette histoire m’a tout de suite parlé. J’ai pensé à ma relation avec ma sœur », raconte Juliette Lagrange. Cette jeune illustratrice, récemment diplômée de l’école d’art Émile-Cohl à Lyon, signe ici son premier livre. Quand on sait qu’elle a grandi avec La tétine de Nina (Christine Naumann-Villemin / Marianne Barcilon), on imagine son enthousiasme à s’emparer de ce texte.
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Deux autres albums sont aussi parus en février :
– Chevalier Ned et les Braillards de Brett et David McKee, une collaboration père-fils, l’histoire de la transformation du vacarme en musique. Un album tout en rimes qui sonne comme une chanson !
– le petit poisson rouge de Taeeun Yoo, une jeune et talentueuse illustratrice coréenne qui nous plonge dans l’histoire onirique de JeJe, un petit garçon entrant dans une bibliothèque pour la première fois. Il emmène son petit poisson rouge avec lui. Quel incroyable endroit ! Et que de livres ! Mais… où est parti son poisson ? Des images sépia, une atmosphère mystérieuse et un magnifique objet pour tous les bibliophiles.
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Helen Oxenbury et John Burningham ont remporté chacun le BookTrust Lifetime
Achievement Award, un prix britannique qui récompense l’ensemble de la carrière d’un artiste. C’est la première fois dans l’histoire du prix, qu’il est attribué à deux auteurs simultanément, et de surcroît à un couple tant il était difficile de les départager ! Logis de souris et Le Bondivore géant sont leurs deux derniers albums à avoir rejoint notre catalogue.
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Quand le loup a faim vient de gagner le Batchelder Award, un prix qui récompense un livre étranger traduit et publié aux USA. Congratulations à Christine Naumann-Villemin et à Kris Di Giacomo !
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