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Marianne Barcilon : Comme d’habitude, j’ai commencé à faire des croquis et à imaginer un découpage. Le plus drôle, c’est que j’avais l’impression de travailler dans le prêt-à-porter. C’est étrange de dessiner des petites filles en maillot de bain en plein milieu de l’hiver ! L’arrivée d’un troisième personnage est intéressante car cela permet de redistribuer les rôles. Éliette apparaît plus sympathique face à cette nouvelle petite princesse qui les prend de haut.
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C’est facile de se renouveler quand un personnage devient un héros récurrent ?
M.B. : Même si j’avoue avoir un petit faible pour Nina – mon premier personnage chez Kaléidoscope –, je suis attachée à la princesse coquette. Je n’ai pas envie d’en faire quelqu’un de détestable, en poussant trop loin la caricature. Car des princesses coquettes, on en connaît tous ! Pour cette histoire, j’ai beaucoup travaillé les décors dans lesquels évoluent les personnages.
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M.B. : En fait, une forme de ping-pong à trois se met en place avec Isabel Finkenstaedt. L’histoire de l’album se construit dans une sorte de tricotage très intéressant. Je propose une maquette au crayon et un découpage. Isabel me fait des remarques pour renforcer tel ou tel aspect de la dramaturgie. Nous fonctionnons ainsi depuis le début. La première fois qu’on s’est rencontrées, j’étais un peu perdue. Elle m’a confié La tétine de Nina, écrit par Christine. Je me souviens qu’elle m’a lu le texte à haute voix. Cette première approche m’a été très précieuse. Grâce à ses intonations, j’ai commencé à comprendre sa vision des personnages et je me suis lancée.
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M.B. : La première petite fille que j’ai dessinée pour Kaléidoscope, c’était donc Nina. À vrai dire, mon fils, âgé alors de 2 ans et demi, avait la même bouille. Sans les nattes ! Quand j’ai imaginé d’autres personnages, je me suis aperçue que cette caractéristique physique revenait sous mon crayon. C’est devenu une marque de fabrique. Les enfants qui reproduisent mes personnages les font très souvent avec deux ronds rouges sur les joues : cela me fait très plaisir.
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M.B. : C’est très gratifiant. J’aime beaucoup animer ce genre d’atelier. Les enfants sont très heureux de s’approprier nos personnages. Ils sont aussi fiers de montrer ce dont ils sont capables et de recevoir un retour positif sur leurs propres dessins.
