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Maïté Laboudigue : Dans la continuité du précédent, en puisant l’inspiration dans la saison qui sert de toile de fond à l’histoire. Le Sac à trous de Zouzou était un hymne au printemps. Ce nouvel album joue sur l’ambiguïté de l’automne, saison riche où la nature se pare de mille feux avant le déclin de l’hiver. L’album oscille entre la mélancolie de Zouzou qui n’a soudain plus goût à rien et l’entrain de ses amis qui profitent de cette explosion de couleurs.
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Comment est né le personnage de Zouzou ?
M.L. : En pensant à Souris Chérie. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec Magdalena Guirao-Jullien sur La Semaine de Souris Chérie et Monsieur Lérot tombe amoureux. Je voulais créer une sorte d’avatar de Souris Chérie, un personnage léger, mi-humain, mi-animal. Quand je me rends dans les écoles, les enfants me disent souvent : « Tes personnages te ressemblent. » Cela m’amuse.
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M.L. : Je suis convaincue qu’un album est le fruit d’une collectivité éditoriale. En frottant son projet personnel à un regard extérieur, on parvient à lui donner son éclat, sa dimension. Isabel a des idées très précises. C’est précieux, mais à double tranchant, quand elle ne croit pas à un projet une première fois, inutile d’essayer de la reconquérir ! Nous dialoguons beaucoup. Elle me fait refaire parfois certaines planches. Nos échanges sont toujours très constructifs.
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Et vous, quelle auteure êtes-vous ?
M.L. : Je suis assez lente. J’ai les graines d’inspiration mais elles mettent parfois un peu de temps à germer. Quand je démarre un nouvel album, je me mets en condition comme un musicien se préparerait en faisant ses gammes. Et puis, la magie de la création se met en route. Il n’y a pas grand-chose de prémédité dans tout ça. C’est d’ailleurs assez miraculeux quand on termine un album de se dire qu’on est arrivé jusque-là. Parfois, quand ça patine et que rien de bon ne vient, je fais une pause dans mon jardin. C’est idéal pour se ressourcer.
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M.L. : Beaucoup de plaisir et de l’inspiration. Une maîtresse que j’ai rencontrée s’accompagne à la guitare dans sa classe. Quand elle sort son instrument et se met à jouer, ses élèves se calment instantanément. J’ai beaucoup pensé à elle lors de la composition de mes personnages musiciens.
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La musique est très présente dans cet album. Croyez-vous en ses bienfaits ?
M.L. : Pour contraster avec la tristesse de Zouzou, j’ai pensé à lui adjoindre quelques amis musiciens. Leur gaieté, leur joie de vivre sortent la souris de sa mélancolie. Les enfants adorent chanter. J’espère qu’ils s’empareront des petites ritournelles de Zouzou et le tourbillon de l’automne.
