Actualités
Triste nouvelle
David McKee, 1935-2022
Photo © Seven Stories
C’est avec une grande tristesse que nous annonçons le décès de David McKee, auteur, illustrateur et créateur du héros emblématique Elmer. David est mort entouré des siens dans le sud de la France, où il vivait depuis plusieurs années ; il avait 87 ans. Toutes les équipes de l’école des loisirs et Kaléidoscope espèrent que l’esprit de ses livres, pleins de joie et de bienveillance, continuera de rayonner sur de nombreuses générations de lecteurs.
David est né dans le Devon et a étudié au Plymouth Art College. Son travail lui a permis de parcourir le monde, de Barcelone à Nice et Paris, en passant par l’Italie. Plus récemment, il était heureux de partager son temps entre sa maison de Londres et la Provence avec sa compagne de longue date, Bakhta.
Au début de sa carrière, il a régulièrement vendu des dessins humoristiques à des magazines et à des journaux tels que le Times, Punch et Reader’s Digest.
Son histoire la plus célèbre, Elmer, a été publiée pour la première fois en France en 1989 chez Kaléidoscope. Les thèmes de l’inclusivité, de la tolérance et de l’amitié qui traversent les histoires d’Elmer témoignent de la personnalité de son créateur, et David laisse un incroyable héritage aux enfants du monde entier.
Elmer reste l’une des séries de livres pour enfants les plus emblématiques et les plus lues de tous les temps, se vendant à plus de 10 millions d’exemplaires de par le monde. David a écrit et illustré 29 albums d’Elmer originaux, qui ont été traduits dans plus de 60 langues.
David a été nommé lauréat du BookTrust Lifetime Achievement Award en 2020 et a également remporté le titre d’illustrateur de l’année aux British Book Awards. À propos de sa victoire, la PDG de BookTrust, Diana Gerald, a déclaré : « David McKee et son éléphant bariolé sont synonymes d’enfance et aimés des petits comme des grands. BookTrust est ravi de lui remettre ce prix après une contribution aussi incroyable à la littérature enfantine, qui traverse les cultures, les générations et les langues. »
Au moment de recevoir son prix, David a dit : « Les livres pour enfants peuvent contribuer à changer les attitudes et à aider les plus jeunes à façonner leur vision du monde. Les livres d’images sont la première entrée d’un enfant dans l’art et, d’une certaine manière, en particulier dans mes livres, les illustrations sont en fait plus importantes que l’histoire. »
Photo © Seven Stories
Les hommages :
Son éditeur anglais, Klaus Flugge, a déclaré : « Je suis dévasté par la mort soudaine de mon meilleur ami David McKee. Il était aussi proche d’Andersen Press que moi. Il était là depuis le tout début et essentiel à notre maison. Il est devenu le grand ami de tous ceux qu’il a rencontrés – collaborateurs, auteurs et illustrateurs. C’était une voix singulière qui mettait en lumière la diversité. Ses grands classiques, parmi lesquels Elmer, Les conquérants et Six hommes, font désormais partie du canon de la littérature enfantine, et nous espérons qu’ils seront appréciés par les générations à venir. Non seulement j’ai eu la chance d’être son éditeur, mais c’était aussi un ami merveilleux, et il manquera à beaucoup plus de gens qu’il ne pourrait jamais l’imaginer. Mes pensées vont à sa famille et à ses nombreux amis dans le monde. »
En France, le jeune public doit l’accès à l’œuvre de David McKee grâce à Isabel Finkenstaedt, éditrice et amie de l’auteur. Quand elle crée, en 1989, les éditions Kaléidoscope elle fait connaître d’emblée aux jeunes lecteurs français les aventures d’un des personnages les plus emblématiques de la littérature jeunesse. Pour Le Figaro, elle évoque son enchantement, resté intact, à la découverte de l’univers de David McKee dans les années 1980 et les raisons d’un succès qui a traversé les décennies.
« Très touchée par la disparition de David McKee, dont j’ai eu l’immense privilège de traduire en français les derniers albums. Ce lien intime avec son œuvre m’a permis de prendre toute la mesure de son génie, de son humour et, jusqu’à la fin, de sa formidable modernité. » Rosalind Elland-Goldsmith, traductrice
« Camille Guénot m’a fait l’honneur de me confier pour relecture en décembre 2019 Elmer et le trésor perdu. J’aime à penser que David McKee, tel le lion de cet album, nous adresse cette phrase : “Je pars explorer mon rêve.” Gratitude et pensées. Annie Rage, correctrice
« La littérature jeunesse ne serait pas la même sans les livres de David McKee. J’ai eu la chance de traduire l’un de ses albums et j’en garde un merveilleux souvenir. Elmer, l’éléphant bariolé, joyeux, malicieux et plein de bienveillance, continuera longtemps d’enchanter les enfants. » Claire Billaud, traductrice
@ https://www.instagram.com/mrs_kelloway/ @https://www.instagram.com/danielkondo_/
La presse :
Actualitté : https://actualitte.com/article/105540/edition/david-mckee-et-son-elephant-bariole-synonymes-d-enfance
Huffingtonpost : https://www.huffingtonpost.fr/entry/mort-de-david-mckee-papa-delmer-lelephant_fr_625081e3e4b06c2ea31d644f
Livres Hebdo : https://www.livreshebdo.fr/article/adieu-david-mckee
Evènement
Suzy Lee décroche le prix Hans Christian Andersen dans la catégorie illustration
L’autrice et illustratrice sud-coréenne Lee Suzy a remporté la section illustration du Hans Christian Andersen, surnommé « le petit prix Nobel de littérature ».
C’est ce qu’a annoncé lundi le Conseil international des livres pour la jeunesse lors d’une conférence de presse marquant l’inauguration de la 59e Foire du livre pour enfants de Bologne du 21 au 24 mars.
Lee Suzy est ainsi devenue la première lauréate sud-coréenne de cette prestigieuse récompense.
Le prix Hans Christian Andersen est la plus haute distinction internationale décernée aux auteurs et illustrateurs de livres pour enfants. Attribués tous les deux ans par L’Union internationale pour les livres de jeunesse (IBBY – International board on books for young people), les prix Hans Christian Andersen récompensent les auteurs et illustrateurs vivants pour leur « contribution durable à la littérature pour enfants ».
Ses livres chez Kaléidoscope :
Son site :
Thématique du mois
La rentrée des classes
Une sélection d’albums pour préparer la rentrée.
https://www.editions-kaleidoscope.com/livre/le-pigeon-doit-aller-a-lecole/
https://www.editions-kaleidoscope.com/livre/les-courges-de-sophie-vont-a-lecole/
https://www.editions-kaleidoscope.com/livre/le-crocodile-de-lecole-2/
https://www.editions-kaleidoscope.com/livre/elinor-naime-pas-lecole/
https://www.editions-kaleidoscope.com/livre/des-oiseaux-plein-la-tete/
https://www.editions-kaleidoscope.com/livre/la-robe-de-fatou/
https://www.editions-kaleidoscope.com/livre/un-kilometre-a-pied/
Article
L’incroyable machine à liberté de Kirli Saunders et Matt Ottley par Claudine Colozzi
L’incroyable machine à liberté de Kirli Saunders et Matt Ottley
par Claudine Colozzi
« Elle était toute petite quand elle les vit pour la première fois… les incroyables machines à liberté. Et plus elle grandissait dans ce monde couturé de frontières, plus elle pensait qu’il lui en fallait une. » Une fillette qui vit dans un camp dans le désert aspire à avoir sa propre « machine à liberté » qui l’emmènerait dans des aventures fantastiques. Mais posséder un tel appareil n’est pas donné à tout le monde : il faut savoir faire preuve de persévérance et d’imagination. La machine de la fillette a certes des dimensions modestes et « prend l’eau les jours de pluie », mais qu’importe ! Les jours de grand beau temps, elle donne accès à des espaces de toute beauté. « Les paysages oniriques de Matt Ottley se déploient dans une explosion de couleurs qui déchire la monotonie du réel, explique Camille Guénot. La fabuleuse machine s’adapte aux cieux et aux profondeurs sous-marines, mais aussi aux royaumes féériques que l’enfant rêve d’explorer. »
La beauté des images de l’illustrateur Matt Ottley, dont le précédent album Là-bas sorti en 2020 chez Kaléidoscope a connu un beau succès, se combine harmonieusement avec les mots épurés de la poétesse Kirli Saunders, fière représentante de la nation Gunaï, peuple aborigène d’Australie. Comme on le découvre à la fin de l’album, cette machine à liberté est leur façon poétique de célébrer les pouvoirs des livres, notamment celui d’abolir les frontières et d’ouvrir d’autres horizons. La fillette découvre les joies de la lecture et se laisse embarquée dans des voyages qui l’éloignent de la réalité de son quotidien. « Cette histoire sur le plaisir de la lecture et la richesse inépuisable de l’imaginaire donne le pouvoir aux lecteurs et crée un formidable sentiment de liberté », complète Camille Guénot. Plus que jamais, cet ouvrage confirme que les livres sont une échappatoire au quotidien. Leur célébration est opportune dans une période de privation de liberté.
Claudine Colozzi
Janvier 2021
Article
La robe de Fatou de France Quatromme et Mercè López par Claudine Colozzi
La robe de Fatou de France Quatromme et Mercè López
par Claudine Colozzi
Jusqu’à ce jour où Rémi, son copain d’école, s’est écrié en la désignant du doigt : « Le cheval en pyjama ! », Fatou ne s’était jamais vraiment interrogée sur son apparence. « Pourquoi ma robe à moi est rayée ? » La question tourne en boucle dans la tête de la demoiselle zébrelle. Quand elle regarde ses amis, la robe d’Anna la cigogne est blanche, celle de Rémi l’ours brun est chocolat et celle de Mehdi le lapin est beige. D’où lui viennent donc ces rayures ? Pour la première fois, Fatou se sent différente. Fatou ne veut plus aller à l’école. Pour la réconforter, sa maman va lui raconter l’histoire de ses origines. Une histoire qui saura faire taire toutes les moqueries…
Écrite par la conteuse France Quatromme, La robe de Fatou raconte une touchante histoire d’acceptation de sa différence, de sa particularité, pour ne plus la subir. « Fatou comprend que ses rayures sont à la fois son héritage, partie de l’histoire familiale dont elle est la descendante, mais aussi ce qui la rend unique », explique l’éditrice Camille Guénot. Dans son questionnement sur sa singularité, la jolie zébrelle s’impose de fait comme l’évidente cousine du célèbre Elmer imaginé par David McKee. À l’image de l’éléphant multicolore, Fatou comprend que la différence est une richesse qui rassemble.
Cet album marque aussi le retour dans le catalogue Kaléidoscope de la talentueuse illustratrice espagnole Mercè López. « Son interprétation du texte de France Quatromme est inventive, avec ces rayures qui servent de fil rouge graphique, représentant les émotions du personnage, se réjouit Camille Guénot. Ses couleurs gaies, sa mise en scène joyeuse et ses effets de matière sont également magnifiques. »
Claudine Colozzi
Janvier 2021